Historique du peuplement
Deux frères chasseurs gourounsi des noms de Fagondo et Yamto et originaire de Kassou dans la région de Léo seraient les premiers occupants de Kongoussi.
Plus tard les mossis arrivés par le biais de Naaba Tiisé, fils de Naaba Tanségo du royaume de Rissiam s’imposèrent aux gourounsis. Ces derniers qui à l’origine avaient le patronyme Diasso prirent les noms Ouédraogo et Sawadogo à savoir ceux du conquérant. Donc, la création de la ville de Kongoussi serait le fruit d’une cohabitation originelle entre les gourounsi et les mossis.
A l’origine, la ville était appelée « Kon-di-bito » qui veut dire en langue mooré « ne mange pas les feuilles d’oseilles ». Cette appellation faisait allusion aux nombreuses richesses de la localité surtout à la présence du lac qui procurait du poisson à tel point qu’il n’était pas question de consommer des feuilles. Plus tard, la ville deviendra «Kőn-Guss» qui signifie en langue mooré
«on ne peut pas dormir ».
En effet, le nom « Kőn-Guss » viendrait d’un peulh de passage qui aurait passé une nuit blanche à cause des piqures des moustiques du fait de la proximité du lac. A son réveil, il demanda le nom du village et quand on lui dit « Kon-di-bito », il répondit qu’on devrait plutôt baptiser le village du nom de « Kőn-guss ». C’est ainsi que « kőn-Guss » deviendra par déformation « Kongoussi ».
Organisation socio politique
Pouvoir moderne
La commune de Kongoussi compte plusieurs structures modernes qui côtoient les organisations de type traditionnel. Ainsi, le Gouverneur de la région du Centre-Nord qui est installé à Kaya est le représentant de l’autorité de l’Etat dans la région. Il coordonne et assure le bon déroulement des activités administratives dans l’ensemble de la région dont la commune. La commune qui est aussi le chef-lieu de la province du Bam compte deux principaux représentants de l’Etat, il s’agit du Haut-Commissaire et du préfet.
Depuis l’avènement de la décentralisation, le maire élu est le premier responsable de la commune. Il est appuyé dans sa tâche par son cabinet et l’ensemble des conseillers municipaux. Par ailleurs, dans chaque village de la commune, on note la présence de nombreuses organisations modernes (associations, groupements, unions, Comité Villageois de Lutte contre le SIDA et CVD) dont leur fonctionnement est régi par des textes.
Dans les villages de la commune, c’est le Conseil Villageois de Développement (CVD) qui joue le rôle d’interface entre les communautés et les partenaires. Il est chargé de coordonner et de mettre en oeuvre toutes les actions de développement.
Pouvoir traditionnel
L’organisation sociopolitique traditionnelle en vigueur dans la province du Bam est dictée par quatre cantons qui sont : Le Rissiam, le Ratenga, le Zitenga et le Kirguitenga.
Cependant, la commune de Kongoussi relève du canton de Rissiam. Donc, c’est le chef du canton de Rissiam installé à Sabcé qui intronise le chef coutumier de Kongoussi et l’ensemble des chefs coutumiers des villages environnants de la commune.
Ainsi, le chef coutumier de Kongoussi est le principal détenteur du pouvoir politique traditionnel dans la commune. Il est garant du respect des coutumes, de la tradition et du maintien de la cohésion sociale. Il est assisté par le Weem-Naaba (chargé de l’organisation coutumière), le tengsoba (chef de terre) et le San-Naaba (chargé de l’information). Par ailleurs, les chefs coutumiers installés dans les villages jouissent d’une certaine autonomie et sont souvent assistés par un tensoba et un conseil des sages lors des délibérations importantes.
Le tengsoba qui est généralement un « nyonyonsé » règle les différends fonciers et accomplit les sacrifices ou rituels garantissant la productivité, la santé, la paix et la prospérité dans la commune.
De façon générale, le mode de succession se déroule suivant les règles gérontocratiques, c’est-à-dire que c’est l’aîné du lignage le plus ancien qui succède à son frère défunt. Parfois le pouvoir se transmet de père en fils lorsque la lignée des pères est éteinte. Le chef de canton de Rissiam avant d’introniser un chef tient également compte de l’avis de la population, de certains critères de filiation et des qualités personnelles des éventuels candidats à la succession.